Jusqu’à présent, la poudre d’oignon consommée au Sénégal était entièrement importée, principalement d’Inde et d’Égypte. La mise en service de cette usine marque un tournant décisif en permettant une transformation locale et est surtout solution concrète aux pertes agricoles.
Une infrastructure de pointe
L’usine de Ross Béthio est une installation de grande envergure. Dotée d’équipements modernes, elle est capable de traiter 160 tonnes d’oignons par jour, soit une capacité annuelle de 50 000 tonnes de matière première. À l’issue du processus de transformation, seulement 4 000 tonnes de poudre et de lanières d’oignon déshydratées sont obtenues, compte tenu du rapport de 9 kg d’oignons frais nécessaires pour produire 1 kg de poudre.
L’unité repose sur un procédé de séchage utilisant la vapeur produite par des chaudières alimentées en biomasse agricole (la bagasse). Ce choix technologique permet d’optimiser la consommation énergétique tout en impliquant l’empreinte carbone de la production.
Un fort impact économique et social
L’oignon occupe une place stratégique dans l’agriculture sénégalaise. Avec une production annuelle de près de 400 000 tonnes, il constitue la principale culture maraîchère du pays. Cependant, les producteurs sont confrontés à un problème récurrent : les pertes post-récolte, qui peuvent atteindre 15 000 tonnes par an en raison d’un manque d’infrastructures de stockage et de transformation.
L’installation de cette usine apporte une réponse concrète à cette problématique en garantissant un débouché stable et structuré pour les producteurs locaux. Une collaboration stratégique avec agriculteurs, offre également l’opportunité d’écouler leur production à un prix compétitif, notamment les pertes et stabilisant leurs revenus.
De plus, le projet s’inscrit dans une logique de création d’emplois. En effet, la mise en service de l’usine générera plusieurs centaines d’emplois directs et indirects, notamment dans les domaines de la logistique, de la maintenance et de la transformation agroalimentaire.
Avec cette infrastructure, le Sénégal ambitionne d’asseoir son autonomie en matière de production d’ingrédients agroalimentaires. La poudre d’oignon, largement utilisée dans l’industrie agroalimentaire, était jusqu’ici importée. Désormais, le pays pourra couvrir une partie de sa consommation interne, tout en envisageant une ouverture vers l’exportation, aussi vers d’autres marchés africains et internationaux.