Nous avons rencontré Lamine Thiam, un expert sénégalais, passionné par ce trésor nutritionnel, pour explorer son potentiel, sa production et les projets d’avenir qui pourraient faire du Sénégal un acteur clé de ce marché.

La spiruline : un superaliment millénaire

La spiruline appartient à la famille des cyanobactéries, apparues il y a environ trois milliards d’années. Loin d’être un simple organisme parmi tant d’autres, elle se distingue par sa comestibilité et son innocuité. Ses propriétés nutritionnelles exceptionnelles lui valent une reconnaissance mondiale. « Il y a une unanimité scientifique à l’échelle mondiale. Raison pour laquelle l’OMS la qualifie de « meilleur aliment pour l’humanité au XXIe siècle » tandis que selon l’UNESCO, « la spiruline est l’aliment idéal et le plus complet de demain », nous a-t-il appris.

Ce statut de superaliment repose sur plusieurs caractéristiques. « La spiruline est le nutriment le plus complet que l’on puisse trouver dans la nature », nous indique Lamine Thiam. Riche en protéines non animales, vitamines et minéraux, elle renforce le système immunitaire, réduit le cholestérol et l’hypertension, et dispose même de propriétés anticancéreuses. De nombreuses études scientifiques confirment ces bienfaits, positionnant la spiruline comme une alliée pour une meilleure santé.

Une production locale encore très modeste

Au Sénégal, la spiruline est produite de manière artisanale et en quantités modestes. Cette faible production limite les possibilités d’exportation, tandis que le produit reste méconnu de la population locale. « La grande particularité de la production locale de spiruline est qu’elle est produite de façon artisanale, essentiellement en très faible quantité. S’y ajoute la méconnaissance du produit chez les Sénégalais. », nous dira notre expert.

De plus, les producteurs doivent par ailleurs obtenir une autorisation pour commercialiser la spiruline. « Il faut une autorisation FRA, avant tout, pour pouvoir mettre sur le marché sénégalais la spiruline. Mais cette autorisation ne garantit pas forcément les exigences de qualité ou de certification. », nous dira Lamine Thiam avant de présider que « cette autorisation ne garantit pas une qualité standardisée ou une certification nécessaire pour rivaliser sur les marchés internationaux, notamment européens. »

Une exportation encore balbutiante

Au Sénégal, l’exportation de spiruline reste embryonnaire. Selon M. Thiam, « la production locale est encore marginale, voire confidentielle », rendant difficile une véritable structuration des exportations. Cette faible capacité de production limite les ambitions internationales du pays dans ce domaine.

Pourtant, quelques initiatives émergent, bien que de manière informelle. « Ce que je sais, c’est qu’il y a des particuliers qui, lors de séjours en Europe ou en Afrique, essaient de vendre notre spiruline. » Ces démarches, bien qu’encourageantes, relèvent davantage de tentatives individuelles que d’un effort concerté à l’échelle nationale.

Malgré ces obstacles, le potentiel est là. Avec un cadre structuré et des investissements ciblés, le Sénégal pourrait transformer ces initiatives isolées en une véritable industrie capable de répondre à la demande mondiale croissante pour ce superaliment.

Le projet ambitieux de Lamine Thiam

Malgré ces défis, la spiruline sénégalaise pourrait devenir un produit de référence. Ce superaliment quand il est produit dans des conditions optimales pourrait changer la donne au niveau mondial. L’avenir du secteur passe par une sensibilisation accrue des populations locales et une politique claire pour soutenir sa production et son exportation.

L’ancien directeur général de l’association Promevil porte une vision ambitieuse : « La mise en place d’une ferme de production de spiruline sèche d’une capacité de 200 tonnes par an. Cette production sera destinée au marché européen, où la demande explose. »

La future ferme, qui nécessitera 35 hectares, pourrait s’implanter dans le Saloum ou à Thiès. L’objectif est de produire une spiruline de qualité, labellisée « Made in Sénégal », capable de rivaliser avec les meilleurs standards internationaux.

Un avenir prometteur

Avec des initiatives comme celle-ci, le Sénégal pourrait se positionner comme un acteur incontournable de la spiruline sur le marché mondial. L’enjeu réside dans la mise en place d’infrastructures adaptées, le renforcement des compétences locales et une stratégie ambitieuse pour faire connaître ce superaliment.

En attendant, la spiruline reste un trésor nutritionnel accessible à tous, un allié pour mieux vivre et mieux vieillir. Le développement de ce secteur pourrait bien être un levier économique et sanitaire pour le Sénégal.

Précautions et contre-indications

Si la spiruline est un concentré de bienfaits, certaines précautions s’imposent. « Les personnes souffrant de phénylcétonurie, sous traitement anticoagulant ou suivant un régime strict sans sel doivent l’éviter », précise Lamine Thiam.

« Attention également à ceux qui souffrent de maladie rénale ou cardiaque et qui, de ce fait, sont sous régime sans sel strict, du fait de l’apport en sodium de la spiruline. Cela dit, de nombreuses études scientifiques ont confirmé l’innocuité de la spiruline. », a-t-il ajouté.

La richesse en nutriments de la spiruline appelle par ailleurs à un dosage quotidien maîtrisé. Cependant, son innocuité est largement reconnue : « En 2011, aux États-Unis, elle a reçu la note de sécurité AA, la plus élevée. »

Lamine THIAM

laminethiamcisfrance@yahoo.fr

WhatsApp : +33 6 45 24 62 04