Une idée née sur le terrain
L’histoire commence en saison de ditakh, période pendant laquelle ce fruit local abonde dans les régions du centre du pays. À Fatick, Cheikhouna Coundoul remarque un phénomène récurrent : une grande partie de la récolte finit au sol, non consommée et finalement perdue.
« En discutant avec des femmes transformatrices de la région de Fatick, on a imaginé un produit innovant, bon pour la santé, et facile à consommer : les chips de ditakh. On voulait transformer un fruit sauvage en un produit moderne, avec de la valeur ajouté. », a fait savoir Cheikhouna Coundoul.
Cette idée n’a pas émergé d’un laboratoire, mais d’un besoin concret, observé à l’échelle locale. Le concept des chips s’impose alors comme une solution simple et innovante pour prolonger la durée de vie du fruit, diversifier ses usages et créer de la valeur.
Transformation artisanale du ditakh à Dionewar
Une innovation très technique
La transformation du ditakh en chips est difficile, sachant que ce fruit est naturellement acide, fibreux, et peu transformé jusqu’ici dans les circuits artisanaux ou industriels. La mise au point du procédé a donc nécessité de multiples essais.
« Il faut maîtriser la transformation pour garder le goût et les nutriments. On a dû faire beaucoup de tests, car le ditakh est naturellement acide. Ensuite, il y a les contraintes de conservation, d’emballage, d’hygiène, et bien sûr, de financement. Mais avec la passion et un peu d’aide de structures locales, on a réussi à lancer une première production artisanale. » indique le chef pâtissier autodidacte et le fondateur de Terru Waar.

Le ditakh
Le ditakh (Detarium senegalense) est un fruit de forme ovale, de couleur verte, avec une pulpe farineuse. Le jus de ditakh, riche en vitamine C, est délicieux et très apprécié au Sénégal.Malgré un processus de transformation très technique et complexe, les chips de ditakh sont entièrement naturelles. Les chips sont produits sans additifs chimiques et sans conservateurs.
« On ne met aucun conservateur chimique. Les fruits sont cueillis à maturité, lavés, tranchés, séchés au soleil ou dans des séchoirs solaires, et légèrement assaisonnés avec des épices locales. On veut garder toute la richesse du fruit, sans le dénaturer. », rassure le pâtissier.
Très novateur, mais aussi très accessible ?
« On a pensé au consommateur sénégalais moyen. Un petit sachet coûte entre 100 et 200 francs CFA, selon le grammage. L’idée, c’est que ce soit à la fois sain, local et accessible à tous, même aux enfants dans les écoles. »
Une vision à long terme
L’ambition ne s’arrête pas à la production de chips. Il voit grand pour le ditakh, un fruit qu’il considère comme un véritable trésor caché du terroir sénégalais. Il vise une production diversifiée et à grande échelle.
« Notre vision, c’est de faire du ditakh un produit phare du terroir sénégalais. D’ici 3 à 5 ans, on veut développer une gamme complète de produits dérivés (poudre, jus concentré, confiture), ouvrir une vraie unité de transformation et distribuer partout au Sénégal, voire à l’international. Le ditakh mérite de sortir de l’ombre. »
En savoir plus sur Cheikhouna Coundoul
3 juin à 13:52, par oumar wane
Salam Cheikhouna,
Félicitations ! Je suis très interessé pour la perfection et commercialisation du produit .
Oumar Wane
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2 juin à 19:25, par Diagne
Où peut-on trouver les chips de ditakh ?
Cordialement
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