Arachide : l’« or » du Sénégal brille de moins en moins

Introduite dès le XVIe siècle par les navigateurs portugais, la culture de l’arachide a profondément marqué le Sénégal, tant sur le plan économique que social. Aujourd’hui encore, elle compte parmi les quatre premiers produits d’exportation du pays.

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Origine et utilisation

Plante légumineuse à fleurs jaunes, un plan d’arachide peut mesurer entre 20 et 90 cm de hauteur. Ses feuilles, également consommée en Afrique, sont composées de 2 à 3 paires de folioles membraneuses et ovales. À l’intérieur de la coque, on trouve 1 à 4 graines oléagineuses. Originaire du Mexique, elle pousse aussi dans les pays aux climats tropicaux et tempérés.

Plants d’arachides. © Franck Boyer.

L’arachide est une plante exceptionnelle, qui se consomme des feuilles aux racines. Les graines sont consommés nature, crues, grillées ou bouillies en apéritif, en Afrique et en Asie, elles sont beaucoup utilisées en cuisine, crues et pilées ou grillées et réduites en pâte.

Dans de nombreux pays africains, les feuilles sont accommodées en sauce ou employées, tout comme les racines, dans le traitement de nombreuses affections telles que la conjonctivite, l’asthme, les problèmes d’infertilité liés aux trompes, les troubles gastriques entre autres.

Petite histoire de l’arachide sénégalaise

C’est vers le XVIe siècle que le Sénégal entre en contact avec le petit légumineux. Les populations commencent alors à le cultiver autour de leurs cases et la plante devient très vite populaire. En 1840, un chimiste parisien du nom de Rousseau découvrit la richesse en huile des graines et fit envoyer près de 70 tonnes à Rouen. Protêt et Faidherbe encouragèrent vivement la culture de la plante.

Arachides sur le quai en 1936

Le climat du pays qui alterne entre une saison des pluies courte et une longue saison sèche de neuf mois, renforcé par un environnement qui oscille entre les vallées humides et les zones désertiques, offre alors à l’arachide des conditions quasi idéales pour se développer facilement, et sa culture se répand presque aussitôt sur tout le territoire. Ce n’est donc pas étonnant que le Sénégal par la suite devenu, le 2em pays au monde, producteur d’arachide.

Une dynamique qui s’effondre

Cependant, la crise mondiale d’exportation des huiles, qui a débuté dans les années 70, a sérieusement atteint la commercialisation de l’arachide sénégalaise et depuis, du fait de sa variété très limitée, cette dernière a de plus en plus de mal à se vendre. De son premier million de tonnes qui s’est écoulé sans grande difficultés dans les années 65-66, l’exportation d’une arachide sénégalaise de moins en moins attractive fait que les producteurs sont obligés de vendre à perte, malgré les efforts de l’état pour subventionner le produit.

En effet, pour optimiser la production d’huile, la France avait à l’époque mis sur pied des instituts de recherche, qui ont activement travaillé à la mise au point et à la distribution d’une variété très oléagineuse de l’arachide. Mais aujourd’hui encore, soixante ans après l’indépendance, des mises à jour n’ont pas été faites sur le plan de la culture du produit.

Femmes nettoyant de l’arachide. © Franck Boyer.

Mis à part quelques expériences isolées comme l’introduction de l’arachide de bouche (variété moins grasse) à Louga, qui est exportée en petite quantité par la SONACOS (société nationale de commercialisation des semences), il n’existe pas vraiment de politique publique visant à diversifier la production afin de l’écouler plus facilement.

Pourtant, il existe de nombreuses utilisations de l’arachide, autres que l’huilerie. On parle de plus en plus de l’arachide comme biocarburant pour exemple. Le Sénégal se doit donc de revoir son programme de production, s’il veut que son « or » comestible reste compétitif sur le plan international.

La subvention en question ?

Au Sénégal, quelques commerçants huiliers partage l’immense marché national de l’arachide avec la SONACOS. L’État, pour faciliter l’écoulement du produit, subventionne le prix du kg d’arachide afin de motiver les commerçants, et octroie une certaine somme à la SONACOS, afin que cette dernière puisse participer à l’achat de la production nationale.

Cette année cependant, le Conseil national interprofessionnel de l’arachide (CNIA) est inquiet et pour cause : l’État du Sénégal pourrait supprimer la subvention sur le kg d’arachide. Ce serait là l’une des principales raisons qui retardent l’annonce du prix officiel au Kilogramme et donc l’ouverture de la campagne arachidière qui aurait dû démarrer depuis bientôt un mois. Or, si l’État sénégalais ne paie pas la compensation, le prix du kg devrait alors être maintenu à 210 FCFA. Sans la compensation, ce prix va être trop élevé pour les huiliers privés.

Pour sa part, la SONACOS qui a déjà reçu un financement de 30 milliards FCFA, pourrait bien démarrer en fin novembre. Du côté des sociétés privées, elles pourraient ne pas participer à cette campagne, au grand dam des producteurs.

Pour rappel, le gouvernement avait payé 12 milliards de F Cfa aux huiliers l’année passée (2018). Ce qui avait porté le kg à 60 F Cfa.

Tas d’arachides à Kaolack. © Franck Boyer.

Marième Kane.

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  • 6f1e58cf487fd6661f3aefb26aa17306

    La traite de l’arachide a bercé de nombreuses familles Libanaises dans les Années 30/40/50 ... au Sénégal 1ere Richesse du Pays .. dans le Baol et le Saloum ..d’immenses souvenirs de cette époque encore gravés
    Dans nos Mémoires 😍🤲

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