Les perspectives prometteuses de la banane « Made in Sénégal »

La banane est un fruit qui se vend bien au Sénégal. Cependant, sur les marchés de la capitale sénégalaise, c’est la banane ivoirienne très présente qui est le plus souvent vendu au détriment de la banane locale considérée comme du deuxième choix. La banane « Made in Sénégal » souffre t’ elle d’ un manque de valorisation et promotion ?

Publié le 20 février 2023   2 commentaires

La plupart des bananes que l’on trouve sur le marché sénégalais provient des importations principalement de la Côte-d’Ivoire. La banane sénégalaise, malgré sa bonne qualité est sérieusement concurrencée par celle ivoirienne commercialisée à 1000 frs/kg, plutôt cher, contre 600 frs/kg de la banane locale alors que les deux pays ont les mêmes conditions climatiques. Les sénégalais ont-ils une préférence pour la banane ivoirienne ?

Bananes ivoirienne et sénégalaise

Au niveau des marchés sénégalais, très peu de commerçants vendent la banane locale. Seule la banane ivoirienne est mise en valeur. Pour les vendeurs, beaucoup d’aspects jouent contre la banane locale notamment sa petite taille, le goût et la durée de conservation contrairement à la banane ivoirienne qui se conserve beaucoup plus longtemps et qui est plus présentable sur les étalages. De plus, la banane sénégalaise est quelque fois introuvable sur la marché car saisonnière.

Banane du Sénégal

LES EXORTATIONS DE LA BANANE IVORIENNE VERS LE SÉNÉGAL

En 2022, les exportations ivoiriennes de bananes à destination du Sénégal ont atteint 35 912 tonnes soit une augmentation de 118% en seulement 10 ans. Cette performance s’explique essentiellement par les efforts faits en termes de valorisation de la banane ivoirienne. La Côte-d’Ivoire a organisé sa filière devenant ainsi premier producteur de banane en Afrique de l’Ouest. Le pays abrite même un centre national de spécialisation de la chaine de valeur banane alors qu’au Sénégal, l’ organisation de la filière fait défaut. Les récoltes se font souvent dans des conditions qui abîment le fruit avec près de 25% de pertes. Si toutefois la banane sénégalaise bénéficiait d’un accompagnement digne de ce nom comme l’a fait la Côte-d’Ivoire, le Sénégal pourrait ne plus importer de la banane et même en exporter d’avantage.

LE POTENTIEL DE LA BANANE SÉNÉGALAISE

Le climat tropical à tendance chaude, avec une abondance d’eau, notamment dans le bassin du fleuve Gambie offre des conditions optimales pour la culture de la banane. Malheureusement, cet environnement favorable n’est pas pleinement exploité alors que le Sénégal dispose d’importantes ressources naturelles pour la culture de la banane notamment des terre arables et de l’eau à foison surtout dans la partie Sud Est. Ce qui sous-entend que la filière banane peut encore accroitre ses rendements et sa productivité.

TAMBACOUNDA PRINCIPALE ZONE BANANIÈRE DU SÉNÉGAL

La quasi-totalité des bananeraies sénégalaises est localisée dans la région de Tambacounda. Cette région située au Sud Est du Sénégal participe pour près de 80 % de la production nationale chiffrée aujourd’hui à un peu plus de 40 000 tonnes. Ensuite viennent les régions de Sédhiou, Kolda qui abritent quelques poches de production.

Visite du MEF dans l’une des bananeraies de la région de Tambacounda

LE DÉFI DE LA PRODUCTION DE BANANE

L’ un des plus grands défis de la filière banane au Sénégal, c’est la production. De 33 000 tonnes en 2019 à 35 000 tonnes en 2021, les volumes de production ont atteint près de 48 000 tonnes en 2022 et atteindront probablement les 50 000 tonnes en 2023 pour une consommation nationale estimée à 70 000 tonnes. La demande en banane est très forte au Sénégal surtout en milieu urbain. Le pays devrait pouvoir assurer son autosuffisance en développant pleinement son potentiel pour mieux satisfaire son marché national et ainsi réduire les importations.

LA NÉCÉSSITÉ DE METTRE EN PLACE UNE CHAINE DE VALEUR EFFICACE

Afin d’ offrir des bananes de qualité destinées tant au marché local qu’à celui de l’export capable surtout de rivaliser avec les bananes ivoiriennes, il convient de mettre en place un chaine de valeur efficace. Ce qui permettra non seulement aux producteurs d’accroitre conséquemment leur production mais aussi de respecter les bonnes pratiques d’exportation et de conditionnement adéquat et présentable pour être beaucoup plus compétitif sur le marché national et international.

Amadou Gueye

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Lire 2 commentaires

  • Sénégal

    Je suis transformateur agroalimentaire, je peux vous dire que c’est une galère monstrueuse de collaborer avec les producteurs de Tambacounda. Pas d’organisation, pas de planification, du jour au lendemain on vous dit qu’il n’y en a plus pendant des mois, etc.

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  • Sénégal

    Salut je veux avoir le fiche technique de la préparation d’implantation de banane

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