Chez les vendeurs de fruits, dans les grandes surfaces, au marché, les regards ne manque pas d’être attirés par ces jolis doigts de bananes tout jaune sur les étales, au goût moyennement sucré. Originaires en majorité de la Côte d’Ivoire, les consommateurs sont tellement habitués à ces bananes que beaucoup ignorent que le Sénégal aussi est producteur.
Les grandes bananeraies se trouvent dans le sud-est et le sud du pays. De grandes étendues de bananiers à perte de vue qui approvisionnent les marchés entre le mois d’octobre et février. La plupart appartenant à des coopératives de paysans, exception faite de la ferme Laboya de 200 hectares qui appartient à un seul investisseur ( l’un des plus grand producteur). Malgré les promesses des autorités d’affecter 500 hectares à cette filières, ainsi que des aides financières, les producteurs se plaignent de n’avoir rien vu de ces promesses. Aujourd’hui, il leur est difficile d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés (60 000 tonnes par an) et conquérir le marché national.
La banane sénégalaise dans la sauce ivoirienne
Chaque année, le Sénégal produit entre 30 000 et 40 000 tonnes de bananes qui sont surtout vendues dans les marchés régionaux. De bananes bien juteuse et sucrées, de forme courtes et trapues dont raffolent les consommateurs. Pendant ce temps dans les grandes villes, la banane ivoirienne fait la loi. Ces dernières années, les importations de banane varient entre 15 000 et 20 000 tonnes chaque année, ne laissant qu’une part minime du marché urbain à la banane locale. Alors que le kilo de banane locale coûte 500 FCFA, la banane importée elle revient à 800 FCFA sur le marché.
Du plomb dans l’aile
Le conditionnement et la logistique constituent l’un des plus gros obstacles auxquels est confrontée la filière banane. Il faut des containers appropriés pour acheminer le produit dans les marchés., ce qui est inexistant ici. La banane est transporté dans les camions ou pick up qui ne permettent pas de bien conserver les bananes entraînant des pertes sont énormes. La banane dès qu’elle est coupé, elle a besoin d’être bien conservée, des outils que les producteurs n’ont pas.
Il y a aussi le problème de l’accès à l’eau pour les plantations qui entrave le travail des producteurs. Le système d’irrigation utilisé est rudimentaire et difficile, et ne permet pas une fourniture correcte en eau.
Cette année, des pertes ont été enregistrées après les fortes pluies qui se sont abattues sur les champs en début de saison. N’ayant pas les moyens de préserver la production pendant les intempéries, les propriétaires ont ainsi perdu une partie de leur production.
Cette banane que les populations urbaines ne connaissent pas, ou parfois délaissent est pourtant prisée dans les régions, et même dans les hôtels où les consommateurs se régalent pendant le dessert.