Braconnage en haute mer : Greenpeace soldat des océans

Le constat est fait par tous, mais peu osent le crier aux yeux du monde ou tout simplement agir. Greenpeace refusant d’être le complice de l’exploitation abusive des richesses marines de l’Afrique de l’Ouest, s’est lancé dans la traque des navires indélicats depuis le début de l’année.

Publié le 5 mai 2017  

Après une tournée maritime de deux mois dans les eaux ouest africaines, ces soldats de l’environnement reviennent sur la terre ferme, le cœur lourd devant le désastre causé par les navires hors la loi, mais avec l’espoir que leur message sera entendu par les Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Pendant cette campagne qui les aura mené dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest, l’ONG qui intervient dans la protection de l’environnement aura porté le message sur la menace qui pèse sur les océans, par conséquence sur le gagne pain des pêcheurs et surtout la survie alimentaire des peuples. Sa casquette de surveillant en bannière, à bord du bateau l’Espéranza, il a sillonné la côte ouest-africaine et rencontré les dirigeants de ces pays.

Le constat est lourd et la menace plus présente que jamais. La pêche illégale est d’une inquiétante banalité dans ces zones. Onze bateaux pratiquant illégalement la pêche ont été saisis en seulement trois semaines de surveillance conjointe menée avec les autorités locales dans les eaux ouest-africaines.

Au total, 13 infractions à la réglementation sur la pêche ont été constatées durant les deux mois de l’expédition maritime « Espoir en Afrique de l’Ouest », qui comprenait également la surveillance des pêches, ainsi que des échanges avec la société civile et la classe politique de six pays (le prélèvement d’ailerons de requins, la taille de mailles de filets incorrecte, le transbordement en mer, l’absence de documents et la pratique de la pêche en dehors de la zone autorisée). Les bateaux incriminés battent surtout pavillon chinois, italien, coréen, comorien et sénégalais.

Même s’ils montrent des disponibilités à venir à bout de cette situation et de passer à un système de pêches durables, les pêcheurs locaux, la société civile et les gouvernements, semblent dépassés par l’ampleur de la tâche. Le manque de transparence dans les politiques et les pratiques de pêche constituent un autre fléau dans la région. Les listes des navires dont disposent les autorités des pêches sont souvent incomplètes ou inexactes, et le nombre et les détails des joint-ventures et des accords d’accès aux pêcheries de la région demeurent opaques. Les conclusions sont symptomatiques du besoin pressant des pêches ouest-africaines de disposer de réglementations efficaces au niveau régional.

Ahmed Diame, chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique décrit la situation : « Avec des stocks de poissons ouest-africains déjà en chute libre, les gouvernements doivent agir immédiatement pour éviter que la sécurité alimentaire ne continue d’être menacée par la surpêche et la pêche illégale. Les stocks de poissons ne connaissent pas les frontières nationales. C’est pour cela que les solutions pour mettre fin à la surpêche dans les eaux ouest-africaines ne peuvent provenir que d’efforts concertés entre les pays de cette région. Les gouvernements doivent collaborer dans la création et la mise en œuvre d’un système régional efficace de gestion des pêches afin de sauvegarder ces précieuses ressources aujourd’hui et pour les générations futures. »

A la fin de cette action de terrain, Greenpeace soumet son rapport aux représentants des gouvernements du Cap-Vert, de la Mauritanie, de la Guinée Bissau, de la Guinée, de la Sierra Leone et du Sénégal avec des recommandations fortes quant à la manière dont les gouvernements ouest-africains peuvent assumer leurs responsabilités et gérer ensemble les activités de pêche étrangères et locales afin de sauvegarder leurs eaux et d’assurer une répartition juste et durable des ressources de la mer.

Un message qui on l’espère ne finira pas dans les tiroirs des décideurs et acteurs de la pêche.


Voir en ligne : http://www.greenpeace.org/africa/fr/

Eva Rassoul avec greenpeace media. Photos : Greenpeace.

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