À la rencontre de Mohamed Lamine Manga, historien, forestier et promoteur horticole

Issu d’une famille à grande majorité d’horticulteurs, le Dr Mohamed Lamine Manga a très tôt eu un intérêt particulier et un rapprochement direct avec la terre, et développe des activités horticoles, dont l’ananas. Une tradition horticole reçue des grands parents, que l’historien de formation a tenté de conserver et perpétuer.

Publié le 3 septembre 2025  

Après des pratiques sur des périmètres réduits à portée des maisons, issues d’un rêve d’enfant, le Dr Manga développe aujourd’hui la culture de l’ananas sur une surface de 2 hectares de terres sur un domaine de 5 hectares exploitables.

La culture de l’ananas, un rêve de gamin devenu réalité

Promoteur horticole en plus de ses activités d’enseignant et d’analyste politique, Mohamed Lamine Manga est devenu l’un des défenseurs de cette pratique culturale, notamment dans le sud du pays. Une ambition qu’il a toujours nouée dès son plus jeune âge et qu’il a concrétisé.

« L’idée de cultiver l’ananas m’est venue tout jeune. Je voyais un site qui m’a fasciné à Colomba (Djirina). Je ne me suis dit très tôt que j’allais développer cette culture de l’ananas. Une fois, mon papa est arrivé avec des fruits d’ananas de Ziguinchor, et à la maison j’ai pris les couronnes pour planter sur du sable très fin. Et en arrosant cela a pu produire des fruits très juteux  », raconte-t-il. Un rêve qu’il a décidé de poursuivre des années après avoir réussi à réunir les moyens de réaliser son ambition.

La culture de l’ananas : une chose possible au Sénégal

Contrairement à ceux qui pense que le climat du Sénégal n’est pas adapté à certaines cultures, le Dr Manga est persuadé que le « Sénégal remplit les conditions d’un pays tropical ».

« L’ananas considéré comme un produit de luxe ne devrait pas l’être » indique Dr Mohamed Lamine Manga. Il rappelle que l’ananas a été introduit au Sénégal sous Abdou Diouf, mais le manque d’encadrement des paysans dans ce domaine a été un frein au développement de cette culture, qui a disparu progressivement.

« L’ananas peut être cultivé partout au Sénégal », explique l’enseignant-chercheur. « Il suffit de bien préparer les sols, avoir suffisamment d’eau et un bon encadrement. C’est une plante très rustique, très solide et qui résiste à toute forme de maladie ou d’attaque. Aau-delà de la Casamance, cette spéculation peut se développer partout au Sénégal. »

L’ananas, un fruit vitaminé et de nombreuses de vertus médicinales

Les vertus de l’ananas sont multiples et variées si l’on en croit l’historien. « C’est une plante qui a beaucoup de vertus médicinales […], en terme de prévention du diabète, de la diarrhée, de la tension, l’obésité, la tuberculose. C’est une plante qui présente beaucoup de vertus pour la santé et pour la nutrition »

Une spéculation à potentialité économique, à encourager par les pouvoir publiques

L’ananas étant un produit très prisé au Sénégal, ceux qui vont investir dans ce domaine pourraient en tirer profit. Le Dr Manga estime que pour qu’un hectare d’ananas peut produire jusqu’à 70 tonnes fruits la première année et être sept fois plus importante les années qui suivent.

« Nous pensons que les pouvoirs publics doivent encourager cette culture. Aujourd’hui, l’essentiel de l’ananas que nous consommons au Sénégal nous vient de la sous-région. C’est soit de la Côte d’ivoire, soit de la Guinée et ces ananas nous arrivent sans être en maturation, sans compter tout ce qu’il y a comme engrais chimique » explique-t-il.

Selon lui, il y a possibilité d’avoir des produits de meilleure qualité en Casamance. Le sol est très adapté et les fruits sont délicieux, pas acides comme ceux qui envahissent le marché du pays.

Un programme ambitieux

Mohamed Lamine Manga ambitionne d’inonder le marché sénégalais de ces fruits cultivés en Casamance les prochaines années. « Mon ambition aujourd’hui c’est de faire de la Casamance, d’ici 5 ans, une région qui va exporter l’ananas vers les autres régions du Sénégal, principalement vers la capitale Dakar ».

Dix producteurs sont sous son encadrement pour développer cette culture cette année, et le Dr Manga ambitionne d’en former une cinquantaine à moyen terme. « Au bout de 5 ans on pourrait avoir entre 150 et 200 producteurs d’ananas en Casamance » annonce-t-il.

Mancagne M. Kanfany

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